Le propos introductif ayant été bouclé dans la première partie, il est temps de revenir à notre pauvre foetus qui s’apprête à vivre une aventure dont il se serait bien passé et qui aura pour conséquence fâcheuse la création de charmants traumas émotionnels.
Comment se crée le trauma émotionnel : incursion dans la vie intra-utérine
Avant cela, sache que dans le ventre de sa maman, le foetus vit sa meilleure vie. Il expérimente un état de béatitude à t’en rendre vert de jalousie. Il est en symbiose totale avec son environnement et il ne connait donc que la paix et le côté wahou de l’existence, le petit chanceux. Autant te dire que les réveils du pied gauche, il ne connait pas.
Malheureusement pour lui, toute grossesse est jalonnée d’événements dramatiques dont la mère n’a souvent pas conscience : accident de cordon, perte de jumeau, problème de positionnement dans le ventre, naissance difficile, etc… (même si vu de l’extérieur tout se passe bien). Et notre foetus va bientôt vivre l’un de ces évènements, voire, tant qu’à faire, une petite composition spéciale.
Le point commun de tous ces aléas est la douleur physique qu’ils engendrent et ça, c’est pas peu de le dire. Lorsque cela survient, le chaos s’installe immédiatement dans la vie de notre foetus qui se retrouve extirpé du monde des bisounours; le paix et la béatitude sont brisées et l’adversité fait son entrée dans sa vie.
Si tu te rappelles bien, je t’ai expliqué dans la partie 1 comment nous captons et interagissons avec les émotions. Face à la douleur intense, l’était de réceptivité du foetus change drastiquement. Alors qu’il était cablé pour recevoir des émotions agréables, la tension dans son corps le fait chuter d’un coup vers les souterrains et le voilà maintenant tout prêt à accueillir mesdames peur, tristesse, colère et pourquoi pas, dégoût.
Notre foetus est maintenant face à un défi de taille. Le cocktail douleur + émotions désagréables est sacrément détonnant et il est d’autant plus difficile à gérer qu’il s’agit d'une part de sa première rencontre avec ce type de sensations et qu'elles sont présentes en quantité astronomique. Crispation et résistance sont au RDV ce qui n’aide pas les émotions à circuler.
Mais évidemment l’épisode à une fin car le problème se résout toujours spontanément, les péripéties finissent par laisser place de nouveau au calme et petit foetus peut enfin reprendre le cours de son existence paisible.
Mais ce qui s’est produit a laissé des traces car l’intensité et la surcharge sensorielle n’ont pas pu être complètement digérées et évacuées. Une part des émotions qui ont traversé l’organisme sont restées coincées à l’intérieur accompagnées bien sûr de leurs acolytes: tensions et douleurs corporelles. C’est un peu comme si la crispation du corps avait fermé en partie les portes de sortie pour finalement garder prisonnières des informations qui n’ont rien à y faire et qui ont bien l’intention de s’en aller.
Comment le corps gère ce trauma émotionnel nouvellement créé
En effet, le corps n’a pas l’intention de garder ce caillou dans sa chaussure et les émotions bloquées ont bien prévu d’aller voir ailleurs si elles y sont. Mais tu t’en doutes, cela ne va pas se passer aussi simplement.
Revenons à notre histoire. La grossesse terminée, notre foetus fait son entrée dans le monde. Mais il n’arrive pas tout beau tout propre comme on l’imagine. Il débarque avec, sur le nez, une belle paire de lunettes déposées là par son trauma et qui vont conditionner sa manière de voir le monde dans son intégralité. Oh, ce n’est pas pour lui mettre des bâtons dans les roues à chaque rond point, non, c’est plutôt pour repérer les occasions propices à une évacuation définitive.
A chaque fois que notre petit être vivant va inconsciemment capter des occasions qui résonnent de près ou de loin avec son trauma, celui-ci va se réactiver automatiquement en envoyant les premiers symptômes émotionnels indiquant ainsi qu’il est prêt à sortir de là. D’ailleurs cela se passe toujours de la même manière, le déroulé des réactions émotionnelles et des douleurs corporelles est totalement identique à la toute première expérience désastreuse dans le ventre de sa maman ; un peu comme un film rembobiné encore et encore. Lorsque les premiers symptômes font irruption, c’est le signe qu’on a appuyé sur play.
Et des occasions, il va y en avoir plus d’une, car l’adversité, notre bébé y fait face dès son arrivée : froid, faim, soif, manque affectif, fatigue, ses besoins sont challengés et cela se complexifie au fil de son développement.
Malheureusement, à chaque fois que le trauma toque à l’issue de secours, un mécanisme automatique vient enrayer le processus de libération. Notre bébé, qui sera par la suite un petit enfant et plus tard un jeune adulte, se rappelle inconsciemment de la terrible souffrance de son premier traumatisme; ce jour maudit où il a bien cru ne jamais s’en sortir. Et inconsciemment, il n’a aucunement l’intention de revivre ça. Alors, dès que le trauma s’enclenche, il fait la même chose que la première fois : il résiste.
L'évolution du trauma émotionnel au fil des années
En tant que bébé, il est un peu limité dans ses actions et fait ce qu’il peut : il pleure, il gesticule, il se crispe. Au fil des années les réactions sont de plus en plus élaborées et notre enfant cherche des dérivatifs afin, au choix, de stopper, fuir ou ignorer ce qui est train d’arriver dans son corps. Evidemment ceci est une réaction totalement inconsciente, dictée par son centre de protection le plus mal habile, son mental.
Ces stratégies de protections sont bien sûr renforcées par l’éducation parentale dès que les premiers symptômes de tristesse, colère ou peur apparaissent, à coups de : « ce n’est pas grave, viens on va regarder un dessin animé, tu veux pas venir prendre le gouter ? J’en ai marre de t’entendre pleurer, file dans ta chambre tu m’énerves ». Ce qui valide au passage au petit individu que ces manifestations sont en effet indésirables et qu’il faut intervenir tout de suite.
Et des stratégies d’intervention, il va en trouver qui seront de plus en plus sophistiquées au fil du temps : aller faire un tour en forêt, faire une séance de sport, allumer une cigarette, descendre le pot de Ben&Jerry’s, faire des exercices de respiration, scroller des heures sur son téléphone, boire, appeler un ami ou faire le 50/50. Non vraiment, nous sommes tous prodigieusement ingénieux.
C’est ainsi que se termine cette 2ème partie ce qui nous amènera dans la suivante à voir comment un trauma bien enfoui peut se réactiver subitement et ce que l’on peut faire pour bouter l’ennemi hors du territoire.
Je suis Aude, thérapeute en LMTC© (Libération des mémoires traumatiques du corps), pédagogue et chercheuse invétérée, j'ai développé cette méthode rapide pour te permettre de libérer de tous, oui TOUS tes peurs, blocages et comportements incontrôlables. Et oui, cela fonctionne !
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