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Histoire de guérisseurs : Maitre Philippe de Lyon (2/3)

Dans ce deuxième article, je vais vous parler des deux grandes épopées du Maître, de nature totalement différente, l'une avec la justice et l'autre avec la Cour Impériale de Russie. Sa célébrité est à son apogée ce qui attire les foudres de nombreuses personnes et institutions.


Nul n’est prophète en son pays


A Lyon, les miracles de Maître Philippe ne plaisent pas à tout le monde, et notamment aux médecins qui voient leur patientèle s'étoiler. On envoie de temps à autre des médecins au séances publiques que donne le maître mais on ne parvient pas à le prendre par défaut.


Le professeur Brouardel, de la faculté de médecine de Paris assiste à l’une d’elles. M. Philippe lui demande de diagnostiquer une femme qui souffre d’hydropisie généralisée et le professeur déclare qu’il ne lui reste que quelques jours à vivre. Malgré cela, cette patiente sera guérie devant un auditoire médusé car elle se met à danser au milieu de la pièce alors que quelques minutes auparavant elle ne pouvait même pas se lever. Le professeur dira:


« Je m’incline, mais la science ne peut comprendre ce qu’il vient de se passer »

Toutes ces enquêtes ne satisfont pourtant personne et certains notables le prennent en grippe et veulent sa tête. Il est traduit en justice par trois fois, en 1887, 1890 et 1892. Les deux premières fois, il est condamné pour exercice illégal de la médecine, par la main du même procureur. Lors du troisième procès, ce dernier l’accuse même de voler ses patients. Or, durant ce procès l’enfant du procureur tombe malade du croup, une maladie hautement mortelle à l’époque, pour les enfants en bas âge.


« Le lendemain le même procureur vint le trouver chez lui parce que son enfant avait le croup et que les médecins le croyaient perdu. Le magistrat dit à M. Philippe: « J’ai été dur pour vous, je vous ai fait condamner; mais, si vous le pouvez, venez guérir mon fils ». M. Philippe lui répondit: « Vous pouvez rentrer chez vous, votre fils est guéri ». Alfred Haehl - Vie et paroles de Maître Philippe

A partir de là, Maître Philippe n'aura plus d'ennuis avec la justice.



Maître Philippe à la cour de Russie


Depuis longtemps Maître Philippe est connu par delà les frontières mais là, il commence à faire parler de lui auprès de la noblesse russe. C’est l’un de ses proches disciples, Papus (Gérard Encausse) qui parle de lui à l'oncle du Tsar. Intrigué, il décide d’aller à sa rencontre, et fait le voyage jusqu'à Lyon. Puis c’est au tour du grand duc Wladimir de lui rendre visite. Il finit par le faire appeler en Russie en 1900 où le maître séjourne 2 mois.

L’empereur Nicolas II entend grand bien de M. Philippe et fait organiser une rencontre au Chateau de Compiègne expressément prêté par le gouvernement français. Il retourne donc en Russie en 1901 à la demande du Tsar. A la cour, le souverain le considère comme son conseiller personnel. Maître Philippe ne manipule pas, ne cherche pas le pouvoir, il prodigue des paroles de sagesse tout au plus.


Malgré tout, il sera fait général de l’Empire Russe mais cela ne l’émeut guère. Le Tsar va jusqu’à écrire au gouvernement français pour exiger que Maître Philippe obtienne le titre de médecin. Le dossier épineux est transféré au préfet du Rhône qui missionne le fameux professeur Brouardel mentionné plus haut. Fort des conclusions relatées plus haut on attend à ce que la demande du Tsar soit exaucée mais il n’en est rien. Nicolas II prend donc les choses en main personnellement.


« Il voulait lui donner le diplôme de docteur en médecine, mais ses ministres lui exposèrent que M. Philippe devait pour cela passer des examens. Un jury fut constitué, qui se réunit au palais impérial. M. Philippe demanda qu’on lui donnât les numéros des lits de quelques malades en traitement dans un hôpital de Saint-Petersbourg. Avec cette seule indication il fit séance tenante le diagnostic de chacun des malades désignés, lequel fut reconnu exact. Et il affirma que dès ce moment tous ces malades étaient guéris. Les professeurs, membres du jury, purent vérifier à l’hôpital l’exactitude de ce qu’il avait dit et, le 8 novembre 1901, il fut reçu Docteur en Médecine par l’Académie Impériale de Médecine militaire de Saint-Petersbourg, et inscrit sur le livre des diplômes sous le n°27 ». Alfred Haehl - Vie et paroles de Maître Philippe

Il prédit également la naissance d’un héritier pour l'impératrice qui sollicite ses bons conseils. En effet, elle désespère de ne pas avoir de garçon. Elle donnera bien naissance à un cinquième enfant, Alexis, en 1904.


Mais la jalousie envahit les proches du Tsar qui ont le sentiment de perdre de leur influence. Les services de police et même l’église orthodoxe souhaitent mettre un terme à cette relation. On monte un rapport de police contre lui M. Philippe et même si Nicolas II n’en croit pas un mot, le guérisseur décide de repartir en France. Il ne reviendra jamais.


Dans le dernier article je vous parlerai des dernières années de Maître Philippe, avec la mort de sa fille Victoire puis la sienne en 1905.


 

Sources :

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